Si vous êtes comme moi, y a des soirs où il semble impossible de dormir et la première chose qu’on fait, c’est surfer sur le ‘gram. Eh bien, ça m’arrive des fois et il y a plus d’un an, en surfant, je suis tombée sur le compte de Dear Muesli.
Dear Muesli, c’est quoi ? C’est Bakang, Dikom et Sylvain, les Muesli Boys, trois mecs passionnés de sport, de la santé et surtout du muesli. Ils en mangent depuis leur plus tendre enfance, et pendant longtemps donnaient des conseils et des recettes à leur entourage. Puis, un jour, ils ont décidé d’en faire une business, c’est ainsi qu’est né Dear Muesli.
Ensemble, ils ont créé il y a 3 ans, une entreprise qui vend et distribue du muesli partout en Ile-de-France. Leur objectif est simple ; de rendre le muesli sexy pour faire la promotion d’un mode de vie sain et ainsi baisser le taux d’obésité dans le monde.
Mais avant tout, Dear Muesli c’est une histoire de famille.
Lors de mon dernier passage à Paris, j’ai rencontré Bakang, un mec dynamique, intelligent et marrant dans leur bureau qui se situe dans la Station F, pour mieux comprendre leur histoire d’entrepreneur qui a commencé à partir de rien.
Je vous invite à la rencontre de Bakang, mon ami et co-fondateur de Dear Muesli.
Bakang, parle moi de vos débuts, pourquoi avez-vous créé une entreprise de Muesli ?
Dear Muesli c’est presque une histoire familiale. En fait, maman nous a tout fait maison juste pour une raison économique tout était beaucoup moins cher et du coup, très tôt entre le pain et le reste elle a commencé à faire du granola. C’est juste quelque chose avec lequel on a grandit en fait. Après ça, je trouve que c’est né d’une rencontre en fait avec Sylvain aux États-Unis qui a eu un peu la même expérience et le business est un peu venu à nous.
Dear Muesli c’est né à la rencontre de trois gars qui ont fait une intéraction avec, on va dire, des clients sans le savoir parce qu’en fait ce qui s’est passé c’est qu’au boulot, on venait avec notre granola et tous nos potes demandaient ce qu’on mangeait pour le sport etc. et on leur a conseillé juste de prendre du granola. C’est passé de cinq à dix à trente commandes, on a commencé à faire payer tout le monde et en gros le business s’est créé comme ça. Tout le monde a commencé à nous appeler les Muesli boys, des trucs qu’on a gardé, et de ça, Dear Muesli est né sans qu’on le sache.
Tu mentionnes que tu a des associés dont Sylvain et ton frère. Quel est le rôle de chacun dans votre startup ? Est-ce que c’est difficile travailler avec son frère ainsi que son meilleur ami ?
Alors Dikom, mon frère, lui gère tout ce qui est marketing, strat marketing et la vision de notre startup. Sylvain, il gère tout ce qui est nutrition et finances, et moi je gère tout ce qui est opération, supply chain et la logistique. Et après, tous ensemble on gère la vision aussi.
Travailler ensemble pour nous, c’est plutôt simple. Déjà avec Dikom, on a une éducation assez particulière, disons qu’on ne peut pas trop s’embrouiller, ça ne fait pas partie du deal ; on nous a toujours appris à discuter, on a un an de différence. Je suis son grand frère, mais en gros on est potes donc ont discute d’abord et si on n’est pas d’accord sur un sujet, on prend quelqu’un d’autre à partie pour trancher. En ce qui concerne nos rôles avec Sylvain, Sylvain a souvent ce rôle-là, car il prend beaucoup de recul. Il peut se dire « tu sais quoi, on peut te dire ça et ça » etc. et derrière, nous on a une règle quand on un problème, on décide qu’on a 24 heures pour trouver une solution et au bout de 24 heures, la décision qui est prise est prise et tu ne peux plus revenir dessus le lendemain Ça nous évite beaucoup de querelles à la fin de la journée. Généralement, le consensus va vite.
Et puis quels étaient vos premiers défis ? Parce qu’on sait que quand on décide de mettre sur pied une boîte c’est jamais facile.
Alors, je dirais que nos défis au début c’était pas vraiment l’argent parce que la première chose qu’on nous a apprise c’était de faire un produit viable et t’as pas besoin de beaucoup d’argent pour faire ça. Du coup c’était pas vraiment un défi l’argent, le défi c’était de faire en sorte que les gens sachent qui ont est et qu’ils aiment notre produit surtout, faire de bons produits. Les défis, les vrais défis sont arrivés un peu plus tard. Je pense que le premier ça été de quitter nos tafs tout simplement. Prendre ce risque là, bon on commençaient à avoir une petite croissance, mais malgré ça fallait prendre la décision, et si je ne me trompe pas, je crois que c’est Sylvain qui a quitté son taf en premier, je ne sais plus vraiment, ou Dikom, enfin l’un des deux, et puis l’autre a suivi et moi je suis en dernier. Et ça a fait la différence en fait. À partir du moment où on a quitté nos boulots respectifs, on a vu notre forte frappe à tripler. Parce que t’es vraiment focus dessus. On avaient l’impression de perdre du temps au taf et si je devais refaire un truc, j’aurais quitté mon taf plus tôt. Et par rapport à l’écosystème startup français, c’est vrai qu’il y a une grande différence avec les États-Unis, et je pense qu’il y a un point commun un peu à toutes les startups dans les pays occidentaux on va dire, c’est que 80 % des fondateurs de startup partent avec déjà des sous. Il y en a beaucoup qui sont issus de milieux où il n’y a pas forcément de problèmes financier et du coup, tu vas commencer avec un « bas tu sais quoi fils » ou « ma fille », « tiens avec la famille on va te lâcher un soixante-dix mille » tu vois. Un truc, voilà, chez nous on a commencé avec 700 euros. Et ça change tout. Mais, mais bon les choses progressent.
Vous êtes dans l’industrie des céréales granola, c’est pas une industrie qui est nouvelle, vous êtes jeunes, dynamiques et vous avez faim. Comment vous vous intégrez dans cet écosystème de céréales ? Et est-ce que c’est difficile ? Et puis quels sont les leçons que vous avez apprises là dedans ?
La première chose qu’on a appris c’est enfin qu’on ne calcule pas l’industrie des céréales en fait. Comme tu le dis, c’est vieux, pour nous c’est des dinosaures et ça sert à rien de regarder un truc qui a déjà été fait, donc on est dans une aire aujourd’hui où il faut être super transparent, où il faut être authentique et c’est difficile de rester authentique après avoir passé ces 40 ans à refourguer tout et n’importe quoi aux enfants. Du coup, on créé notre propre histoire tout simplement. En fait la place elle était là, on se l’est faite nous-même et on reste juste nous-même. On sait que l’image du granola et du muesli est un peu “dusty” un peu poussiéreuse etc. et nous on essaye juste de la rendre un peu plus sexy en proposant des produits naturels qui sont bons et qui sont sains.
Dans ce monde où le numérique, les médias sociaux, ça joue un grand rôle dans le positionnement d’une marque. En si peu de temps, vous avez quand même accumulé beaucoup de followers, des gens qui vous suivent, qui sont intéressés à vos histoires. Vous avez fait comment ? Est-ce qu’il y avait une stratégie ?
Je pense qu’il y a toujours une stratégie, même si elle est naturelle. Et la nôtre c’était juste de se donner. Tout simplement, on va partager ce qu’on aime et on va exprimer ce qu’on aime. On s’est dit qu’en montrant aux gens qui on était ils n’auraient pas peur de nos produits puisqu’on encadre aussi un peu nos produits. Et ça a pris en fait. Après, il faut dire qu’au début quand on a commencé on ne mettait pas nos têtes et tout le monde pensait qu’on étaient des filles. Et quand on livraient, parce qu’avant on livraient nous mêmes, c’était toujours le choc à la porte. Et finalement, ça a bien fonctionné. Le fait de montrer qu’on étaient des gars justement derrière le muesli ça a surpris tout le monde et tout le monde a vraiment aimé. Du coup ça a pris encore plus vite et nous, pour les histoires, on utilise chacun des médias différemment. Donc on a Snapchat donc on va être beaucoup plus intrusifs où là on peut se lâcher un peu plus. On a donc Instagram, Instagram story on montre un peu le background de Dear Muesli etc. Après t’as timeline etc. Après il y a le compte de Muesli Boys, là c’est que nous tu vois.
Si tu avais un conseil à te donner il y a trois ans quand vous avez commencé ou même pour une personne qui commence maintenant, ça serait quoi ?
Franchement, de pas avoir peur de commencer et de s’y mettre à fond. En fait c’est-à-dire souvent il y a des gens qui veulent commencer, ils commencent un truc, ils passent la première barrière on va dire. On commence. Mais après, ils sont pas consistants tu vois, et c’est important d’être consistant dans ce que tu fais. Si je devais donner un conseil c’est vas-y, à partir du moment où t’es décidé à faire un truc, structure-toi, crée un plan, écris-le, suis-le et fonce. Tout est possible.
Pour en savoir plus sur Dear Muesli ou pour acheter leurs produits, vous pouvez aller ici. Pour suivre les aventures des Muesli Boys (je vous jure, ça vaut la peine), vous pouvez les suivre ici sur le ‘gram.
Bisous,
Winy